SOMMAIRE


La chronique théâtre de Philippe Tesson

Jeux de scène et jeux de l’amour
Un petit jeu sans conséquence

De J. Dell et G. Sibleyras, mise en scène de S. Hillel.

Comme les générales se bousculent au seuil de cette rentrée qui s'annonce de surcroît très
prometteuse, on va vous parler aujourd'hui, c'est-à-dire sans tarder de deux spectacles qui n'ont rien en commun sauf, et c'est l'essentiel, leur qualité.

... Le La Bruyère vous réserve un même plaisir. Plus tendre, moins acide, plus jeune aussi. Une comédie d'aujourd'hui sur une trame éternelle. On pense, toutes choses égales, à Marivaux, que Jean Dell et Gérald Sibleyras ont subtilement transposé dans une situation contemporaine, mais sans la moindre vulgarité et au moyen d'une écriture rapide et simple. Je t'aime, moi non plus, je t'aime moins, je te trompe, tu me mens, je t'aimerai toujours, patatras...

Cela s'appelle Un petit jeu sans conséquence, c'est intelligemment
construit et plein de charme. Cinq jeunes comédiens, familiers du La Bruyère, excellemment dirigés par Stéphane Hillel, enlèvent cette friandise avec un entrain, une gentillesse, une cohésion formidables. Ce genre de spectacle crée des complicités délicieuses entre la scène et la salle, c'est cela le privilège du théâtre ; fugaces mais délicieuses. On voit des comédiens heureux, un public ravi de tant de fraîcheur et de sincérité.

Une grande gaieté, un peu de naïveté, un soupçon de nostalgie, beau coup de coeur : voilà une comédie à la française très plaisante, a la fois hors du temps et dans le temps.

Le Figaro Magazine de septembre 2002
 

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