« Des cailloux plein les poches » de Marie
Jones,
mise en scène de Stephan Meldegg
Jamais jouée chez nous jusqu'ici, l'Irlandaise Marie Jones est un
auteur chevronné. « Des cailloux plein les poches » a déjà obtenu
moult récompenses. Lors du tournage de « la Vallée tranquille », film
américain avec vedette italienne dans le rôle de l'héroïne irlandaise,
des autochtones sont recrutés comme figurants. Une aubaine pour le
petit patelin irlandais ? Voire. Bien sûr, ceux qui vivotent et ont
passé l'âge des projets se satisfont des repas à l'oeil et des 400
balles par jour. Mais les jeunes se mettent à rêver de faire du cinéma
pour de bon. C'était inévitable, ici le chômage sévit à l'état
endémique et le fils ne peut même plus espérer reprendre la ferme du
père. Bien entendu, les naturels de ces deux planètes, showbusiness
hollywoodien et cambrousse irlandaise, à des années lumière l'une de
l'autre, ont du mal à communiquer. Les malentendus se multiplient.
Mais l'intérêt de cette fresque cocasse et cruelle vient aussi de ce
qu'elle est jouée par deux comédiens seulement, Eric Métayer et
Christian Pereira
Au delà de leur performance (15 personnages à eux seuls), la réduction
de la partition permet de mieux percevoir la mélodie. Ça déchire comme
un verre de whisky tourbé.
Jacques Nerson |