NOTE D’INTENTION
Une conversation entre un homme sensé être mort et celui qui devait
l’enterrer, un soir de trente et un décembre.
Nous travaillions sur un film documentaire à propos des professions du
funéraire. Pendant plusieurs mois, nous avons parcouru les entreprises de
pompes funèbres, les crématoriums, les morgues rencontrant ces hommes et ces
femmes qui ont fait de la mort leur métier. Etonnamment, nous ne sortions
jamais déprimés ou abattus de nos entretiens. Oui, ce que nous croisions
était dur, poignant mais aussi touchant, absurde voire drôle. Tous ces
moments nous ramenaient étrangement vers la vie. Comme si la vie s’excitait
au contact de la mort comme si face à elle, nous étions plus vivants.
Fermeture définitive est née de ce sentiment. Didier Prevel se réveille
d’entre les morts et n’a jamais senti la vie couler si fort dans ses veines.
Et la parole se libère. André, lui, ancré dans ses convictions et ses choix,
est bousculé, acculé par cette vie qui le prend en otage cette nuit de
réveillon. Un moment suspendu entre deux mondes, entre deux années, entre
deux hommes qui ne savent rien de ce qui va se passer.. C’est cette
charnière qui nous a interpellés, un moment où l’on apparaît nu dans ses
envies, ses espoirs, ses rêves brisés et ceux qui naissent. Cette pièce nous
la voulions profondément ancré dans la vie, dans le rire, dans l’absurde
comme si la vie faisait de nous tout ce qu’elle veut et particulièrement à
ce moment. Le temps tout d’un coup s’arrête pour quelques instants où il
peut se passer n’importe quoi : tout est possible. Un instant du présent, un
moment qui n’existe qu’en lui-même, un instant de théâtre.
Benjamin BELLECOUR et Pierre - Antoine DURAND |
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