Eric Métayer et Christian Pereira
interprètent ici quinze personnages à eux seuls. Performance gratuite?
non, car elle apporte à la pièce une distance ironique qui empêche
tout pathos. L'auteur, Marie Jones, l'avait prévu ainsi.
Voici donc une équipe debarquant d'Hollywood avec armes et bagages
pour tourner un film dans un petit patelin irlandais. Les indigènes
presque tous sans emploi y voient une manne tombée du ciel. Certains
pourtant ne se satisfont pas de leur cachet ni du plateau-repas de la
cantine. Eblouis par le mirroir aux allouettes, ces nigauds voudraient
faire du cinéma leur métier! Stephan Meldegg a dirigé cette farandole
débridée avec son habileté habituelle.
On rit, on essuie une larme l'instant d'après, on rit de nouveau. Le
spectacle ressemble au ciel irlandais: le soleil perce entre deux
nuages chassés par le vent.
J.N.
Le 13 septembre 2003 |